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Une nouvelle modification post-traductionnelle

02/06/2016

Dans une étude publiée dans Nature Communications, les laboratoires de Guido Bommer et Emile Van Schaftingen, chercheurs à l’Institut de Duve, décrivent la découverte d’un nouveau mécanisme de modification post-traductionnelle chez les eucaryotes, déficient dans une pathologie humaine affectant les muscles et le système nerveux central.

L’alpha-dystroglycan joue un rôle important dans la liaison du cytosquelette intracellulaire et de la matrice extracellulaire. Cette fonction requiert que cette protéine subisse une série de réactions de glycosylation dont certaines lui sont tout à fait particulières. À l'heure actuelle, la structure précise des glycans portés par le dystroglycan est encore inconnue. Les dystroglycanopathies sont un groupe de maladies génétiques affectant les muscles et le système nerveux central. Elles résultent de mutations dans l’un des gènes codant pour une des multiples protéines impliquées dans la fabrication ou la maturation du dystroglycan.

Dans un article publié dans Nature Communications, nos chercheurs révèlent la fonction de trois enzymes - ISPD, FKTN et FKRP - nécessaires pour la glycosylation de l'alpha-dystroglycan. Les trois enzymes collaborent pour fixer un groupement ribitol-phosphate sur le glycane de l'alpha-dystroglycan. Cette modification, connue pour être présente dans la paroi de certaines bactéries, n’a jamais été décrite chez les eucaryotes.

De façon intéressante, les auteurs montrent également que l’addition de ribitol à des cellules de patients déficients en ISPD permet de corriger le défaut de glycosylation, ce qui suggère qu’au moins certains patients déficients en ISPD pourraient bénéficier de l’addition de ribitol à leur alimentation.

Article décrivant cette recherche

ISPD produces CDP-ribitol used by FKTN and FKRP to transfer ribitol phosphate onto α-dystroglycan.

Gerin I, Ury B, Breloy I, Bouchet-Seraphin C, Bolsée J, Halbout M, Graff J, Vertommen D, Muccioli GG, Seta N, Cuisset JM, Dabaj I, Quijano-Roy S, Grahn A, Van Schaftingen E, Bommer GT.

Nature Communications (2016), 7:11534.